mardi 28 juillet 2009

Mamelons


Bien souvent, la vie de voyageur est rude et précaire, on ne jouit pas des conforts habituels et il faut fréquemment faire avec les moyens du bord. Pour les sensations du corps c'est un peu pareil.

Très seul au début de mon périple, je n'avais pas de femmes. J'ai donc décidé de faire avec ce que j'avais pour me rappeler par exemple, la suave et chaude sensation de caresser un sein. Travaillant auprès des paysans, je suis tout naturellement en contact fréquent avec la vie des champs et avec elle tous les animaux de la ferme : cochons, chèvres, poules, vaches...
Un soir, alors que le soleil se couchait, laissant tomber sur la campagne correntine une obscurité sans faille et une fraîcheur rude, je mangeais dans la maison d'un producteur une torta asada (galette de céréales cuite à l'huile) en sirotant un maté. C'est alors que le chef de famille me proposa d'aller traire les vaches. Ne pouvant refuser quelque mamelle que ce soit, je m'empressai d'accepter l'invitation. J'avais affaire à une belle bête, d'un bon quintal. Mettant rapidement l'animal en confiance par quelques tapes sur le flanc, je m'accroupis pour extraire de l'impressionnant bovin quelques décilitres de son lait. Mais, sachez-le, une mamelle de vache n'est pas un sein de femme, et manquant cruellement de savoir faire en la matière, je ne pus faire sortir la moindre de goutte du précieux liquide.
Frustré par cet échec, je m'en retournai un peu honteux de ne pas avoir réussi à accomplir cette tâche a priori banale.
Mais l'essentiel était ailleurs, je m'étais rappelé aux bons souvenirs des douces sensations que peuvent nous offrir nos amies les femmes et ce avec presque rien. Ainsi, en voyage, on est souvent dépourvu de tout, mais très vite tout redevient possible. Et, pour ne pas terminer sur le slogan de campagne de notre "cher" président, j'utiliserai plutôt un slogan de mai 68 pour dire que loin de chez soi, "l'imagination prend le pouvoir!"

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