vendredi 31 juillet 2009

Marc Vs Wild ( Ou la rencontre de 2 prophètes )


Il est grand temps d'aborder deux des hommes qui ont inspirés ma vie , et surement celle de mec colocs. Ceux qui tout les jours me permettent de vivre. Et me dictent ma conduite dans toutes les situations. Ces deux hommes m'ont permis de survivre ce weekend-end end , alors que rien ne me préparait aux épreuves que j'ai du affronter. Moi , pauvre noble enfant du capitalisme , confronté à la nature la plus hostile dans des conditions extrêmes. Mais commençons par le commencement.

Dans un élan de folie , je décidai de me socialiser en rejoignant le Tramping Club de l'Université (le Tramping étant le terme local utilisé pour désigner la randonnée ). Ce simple geste constitua déjà pour moi une véritable aventure en milieu inconnu. Il m'a fallu sortir de ma chambre. Puis sortir dans la rue , discuter avec des gens sans l'intermédiaire d'un ordinateur et même parler anglais.

C'est ainsi que le week-end end dernier je me retrouvai au milieu d'une horde d'étudiants décidés à partir à l'assaut des Alpes du Sud , nom de la chaine de montagne qui traverse mon ile. Après de longues heures de marche , mes compagnons et moi furent contraints à camper dans la foret. Et c'est ainsi que j'ai pu mettre en application des préceptes du Prophète. Celui que j'appelle Prophète , mais que l'on devrait plutôt nommer Dieu , ou bien Tout Puissant , c'est bien évidemment Bear Grylls.

La biographie de Bear nous apprend qu'il parle couramment français , anglais et espagnol. Qu'il a été le plus jeune alpiniste à gravir l'Everest , à l'age de 23ans , après 90 jours d'ascension. Engagé dans les forces spéciales , il a affronté les soldats les plus redoutables de la planète. Bear a aussi été le premier homme à traverser l'océan Arctique sur un bateau pneumatique. Fort de toutes ses expériences , il a décider de diffuser la bonne parole dans ce qui est devenu une Bible : Man Vs Wild.

Seul dans la montagne , il m'a donc fallu recourir à des méthodes de survies apprises auprès de lui. La randonnée en plein hiver est une activité dangereux. Le Prophète m'a appris à traverser des rivières glacées , chose que j'ai du faire une 20aine de fois dans le weekend end. Mais aussi à descendre des falaises avec une simple liane en guise de matériel. Et à me préparer une bouillotte d'urine pour la nuit. Dormant au chaud , j'ai été réveillé dans la nuit par l'approche d'un ours. Toujours prêt à affronter le moindre danger , j'ai ardemment protégé la vie de mes compagnons. Après une heure de combat à main nu , je suis sorti vainqueur. Et j'ai pu appliquer les principes du 2nd prophète.



La cuisson d'un ours n'est en effet pas très éloignée de celle du crocodile. Après ce festin , la nuit repris ses droits. Et ce n'est qu'au petit matin que nous avons pu contempler la magie du lieu ou nous nous trouvions. Des piscines naturelles d'eau chaudes à 50degrès au milieu de nul part.
La température extérieure ne dépassant pas alors les 5°c , beaucoup y ont vu une trace divine.
Nombre de mes compagnons d'infortunes se sont alors baignés , tandis que je reprenais la route , conscient des longues heures de marches qui nous attendait. 6h plus tard , le minibus était en vue. Et mon premier weekend end dans la nature NZ se terminait. Il est facile d'affirmer que ce ne sera pas le dernier. Je ne vous ai pas parlé de la beauté du paysage et du charme de la nature conscient que ceux ci vous intéressaient beaucoup moins que mon combat avec l'ours ou mon aptitude à survivre aux conditions extrêmes. Mais la beauté de la montagne était bien plus marquante pour moi. Et ce sera donc le cœur plein de joie que je retournerai camper en plein hiver.

mardi 28 juillet 2009

Mamelons


Bien souvent, la vie de voyageur est rude et précaire, on ne jouit pas des conforts habituels et il faut fréquemment faire avec les moyens du bord. Pour les sensations du corps c'est un peu pareil.

Très seul au début de mon périple, je n'avais pas de femmes. J'ai donc décidé de faire avec ce que j'avais pour me rappeler par exemple, la suave et chaude sensation de caresser un sein. Travaillant auprès des paysans, je suis tout naturellement en contact fréquent avec la vie des champs et avec elle tous les animaux de la ferme : cochons, chèvres, poules, vaches...
Un soir, alors que le soleil se couchait, laissant tomber sur la campagne correntine une obscurité sans faille et une fraîcheur rude, je mangeais dans la maison d'un producteur une torta asada (galette de céréales cuite à l'huile) en sirotant un maté. C'est alors que le chef de famille me proposa d'aller traire les vaches. Ne pouvant refuser quelque mamelle que ce soit, je m'empressai d'accepter l'invitation. J'avais affaire à une belle bête, d'un bon quintal. Mettant rapidement l'animal en confiance par quelques tapes sur le flanc, je m'accroupis pour extraire de l'impressionnant bovin quelques décilitres de son lait. Mais, sachez-le, une mamelle de vache n'est pas un sein de femme, et manquant cruellement de savoir faire en la matière, je ne pus faire sortir la moindre de goutte du précieux liquide.
Frustré par cet échec, je m'en retournai un peu honteux de ne pas avoir réussi à accomplir cette tâche a priori banale.
Mais l'essentiel était ailleurs, je m'étais rappelé aux bons souvenirs des douces sensations que peuvent nous offrir nos amies les femmes et ce avec presque rien. Ainsi, en voyage, on est souvent dépourvu de tout, mais très vite tout redevient possible. Et, pour ne pas terminer sur le slogan de campagne de notre "cher" président, j'utiliserai plutôt un slogan de mai 68 pour dire que loin de chez soi, "l'imagination prend le pouvoir!"

¡Vamos a picar!



S'il fallait traduire "picar" par un verbe français ce serait sans doute apéroter. En effet, toute soirée argentine qui se respecte commence comme ça.
La bande de potes se réunit autour d'une table et commence à discuter. Mais parler, comme tout le monde le sait, ça assèche la gorge. Tout ce petit monde se voit donc très rapidement dans un état de soif avancé. Mal-être s'il en est, celui-ci est vite apaisé par un verre de Fernet-Coca copieusement accompagné de glaçons qui, rapidement, se met à circuler de main en main, c'est plus convivial. Ceci dit, après une dure journée de labeur, l'estomac est bien souvent creux. Pour remédier à cette autre sensation désagréable, il y a toujours quelqu'un pour sortir de son sac un saucisson bien picant comme on les aime. Coupé avec vitesse et dextérité, il viendra apaiser la faim et stimuler un peu plus la soif.
Désormais, on ne peut plus faire marche arriére, la soirée est lancée. Les quelques viandes cuites en asado (barbecue local) et les nombreux verres de vin, Estancia Mendoza, ne viendront que réchauffer une ambiance déjà fort festive. C'est parti pour durer jusqu'à l'aube et ça personne ne s'en plaindra.

Manu

Los Baños


Quoi de plus normal pour un membre de Caca&Culture actif comme moi (il semble inutile de rappeler mon investissement dans l'organisation du magnifique week-end a Montcul qui s'est tenu à la mi-mai) que de commencer par un article sur les toilettes locales, los baños faudrait-il dire.

En effet, dès mon arrivée en Argentine, j'ai été frappé par l'architecture de ceux-ci. Ainsi, et comme vous pouvez le découvrir sur la photo la chasse d'eau est véritablement en altitude incorporée dans le mur, pouvant de cette manière larguer l'eau avec plus de force, mon humble connaissance de la physique (j'ai fait S comme même) me permettant de dire que libérée de plus haut, l'eau pénètre la cuvette avec plus grand fracas ce qui rend très difficle le bouchage des baños en question, impressionnant. Certes un peu frustrant pour les amateurs de blocage de toilettes, cela peut néanmoins permettre l'économie de certaines situations gênantes, comme lorsqu'une de mes magnifiques colocataires de la pension se presse derrière la porte pour aller prendre une douche ou utiliser a son tour ces petits bijoux d'ingéniosité.

En effet, il n'est pas rare de déposer ici quelques beaux paquets, et ce surtout en raison du rythme alimentaire local. La semaine, marquée par une forte consommation de maté (boisson chaude relativement constipante), permet de stocker en son sein quelques munitions, délivrées plus tard lors du week-end par l'absorption de Fernet-coca qui reste en tête du hit-parade des alcools bus par les Argentins mais aussi des laxatifs. Surtout, la pension se vidant durant la fin de semaine, le moment est propice pour s'offrir tranquillement le temps de bruiter en toute liberté.

Ainsi, et malgré les kilomètres, on ne se refait pas et les passions demeurent intactes, celle pour l'alliance du caca et de la culture perdurent donc avec force.
Manu

lundi 27 juillet 2009

Décalages

Loin des yeux , loin du coeur ? Pas exactement. Si je suis à plus de 10 000 kilomètres de mes colocs , et que de nombreux fuseaux horaires nous séparent , il m'est pourtant possible de savoir exactement comment ils tuent le temps en mon absence. Et donc de vous faire vivre leur journée...

Il est actuellement 10h du matin à Christchurch , NZ. Fidèle au poste , je suis evidemment devant mon ordi. A vrai dire , c'est meme mon seul contact sur place. Hewlett et moi sommes devenu très proche , et elle m'aide à ne pas sortir de ma chambre ce qui serait très dangereux pour mon équilibre mental. Si il est 10h du matin ici , c'est donc qu'il est :

19h à Aracaju. Jean Aime attaque son diner. Enfin , l'un de ses diners. Jean Aime dinera aussi à 21h. Avant de souper à 23h. A 19h , il se contente souvent d'un bol , enfin une casserole , de Feijoada. Il faut dire qu'il est affamé. Il a passé la journée à courir les magasins à la recherche d'un lit suffisament solide pour acceuilir sa corpulence et s'y adonner aux plaisirs de la chair avec une ( Un ? ) brésilienne qui criera Jao Mateoooo.

19h à Goya. Manu travaille. Ne fait t'il que cela ? Bien sur que non. Si Manu travaille , il sait aussi faire la fete ! Il déguste donc un verre de vin argentin. Est ce tout ce qui l'occupe à l'heure actuelle ? Pas vraiment. Manu est aussi sportif. Et il s'adonne donc à la musculation , tout en révisant et en buvant l'apéro. Je l'imagine , soulevant avec aisance des halthères pesant 2x sont poids avec la jubilation d'un élève qui ramasserait les copies de ses camarades en se rendant compte qu'il est au dessus du lot. D'ailleurs , il se dit qu'il faudrait jouer à Tout Le Monde Veut Prendre Sa Place avec des paysans argentins pour s'assurer qu'il est bien plus intelligeant qu'eux.

17h à Bogota. Chailloux sort de cours. Se dirige t'il vers une des échopes qui entourent l'université pour y boire une bière ? Ou vers le centre commercial proche pour faire du Shopping ? Pas vraiment. Il se dirige à grand pas vers la bibliothèque. Après s'etre saisi d'un manuel sur le droit administratif colombien appliqué aux territoires controlées par les Farc entre 1991 et 1993 , il s'assoit à une table , ignorant la belle qui se trouve à ses cotés. Il y restera des heures. C'est que ca va lui demander du boulot d'etre Mayor de la promocion.

" Les chiens aboient , la caravane passe , et les colocs restent les colocs "

Maxwell Sheffield

dimanche 26 juillet 2009

En attendant Mila Jovovich...


Pour poser la première pierre de ce blog j’aurais pu écrire un article intéressant. Un article sur je ne sais quoi. Sur le cartésianisme radical de l’organisation urbaine de Bogota. Sur le climat on ne peut plus chaotique de la ville. Sur l’étrangeté culturelle que constitue à mes yeux le fromage en spray. Mais non. J’ai choisi autre chose car la situation l’impose.

5000 ans après sa dernière apparition (souvenez vous : - 3000 avant JC, l’invention de la guitare à Bagdad ), le Mal revient. Plus fort et plus puissant que jamais, le mauvais goût se développe partout sur la planète. Allant jusqu’à refuser les plus grands classiques de la chanson française (Christophe Maé, William Baldé, Stanislas), de plus en plus d’intellectualistes gauchisants tentent de résister à la saine et salutaire marchandisation de la culture. Fort heureusement, depuis plus de 5000 ans, le savoir de la coloc se transmet de génération en génération afin de combattre le mal le temps venu. Et ce temps est arrivé.

Contre cette progression insupportable de la « culture » agressive et anarchisante, la coloc n’a pas attendu que le Mal se reforme pour s’organiser. Des émissaires ont été envoyés aux 4 coins du globe (Goya, Christchurch, Aracaju, Bogota) afin de mobiliser les 4 éléments (la terre, l’eau, le feu, le vent). Suivant le rite traditionnel, ces représentants de l’esprit de la coloc, ont pu faire rejaillir des limbes de la Terre, ces éléments nécessaires à l’éradication du fléau sus cité.


Le terre-à-terre Manu en premier. Ami des terroirs de l’Alsace, ce fils des champs est arrivé à Goya dès le 15 juin afin d’irriguer de l’esprit de la coloc les pauvres bouseux argentins. Ne niant jamais ses racines alsaciennes, il a su cultiver sa différence afin de pouvoir labourer le soja de quelques chiquitas esseulées. Plus d’une aurait déjà taté son épi de maïs aux dernières nouvelles. Surtout, entre deux siestes méritées, ce charmeur champêtre n’a jamais rechigné à enduire d’engrais naturel le sol d’Argentine, donnant ainsi un nouvel élan à l’association Caca et (agri)Culture.

Second arrivé début juillet : Marc la queue. Excusez moi: Marc l’aqueux. Pour cet enfant de la Garonne, le courrant est vite passé en Nouvelle-Zélande. Marc a ainsi su déborder de générosité et mouiller le maillot afin d’arroser la population des bienfaits de l’eau-de-vie. Là bas, la marée basse n’est plus qu’un lointain souvenir. Désormais l’alcool coule à flot, source de rencontres en cascade, rapides et humides. La seule difficulté aujourd’hui étant de sortir de son lit le matin, encore tout éclaboussé du tsunami de la veille, afin de tremper une nouvelle fois son mât dans la moule d’une jeune Ma-eau-ri.

Le 15 juillet, la Terre entière tremble à l’arrivée du sulfureux Gros. Fort de son capital soleil accumulé dans la torpeur de Montpellier, Jean-Aime n’a pas attendu longtemps avant de s’enflammer pour le Brésil. Chaud comme la braise, on l’a vu tantôt allumant les passantes de son corps brûlant, tantôt déclarant sa flamme à la lumière d’une bougie, reprenant ainsi le flambeau de l’esprit de la coloc. Mais si l’étincelle n’a pas encore pris, ce cœur bout de ne pouvoir entrer en éruption en se réchauffant de quelques godets d’alcool à brûler. En attendant que la pompe à incendie puisse se déplier à nouveau…

Enfin, il fut évidemment le temps de l’arrivée en rafale du tempétueux Alexis. Atterrissant à Bogota à bord d’Air Comet, ce dernier a su insuffler à toute la ville une force (de Coriolis) nouvelle, changeant l’atmosphère pesante en une brise légère. Dorénavant le vent a tourné définitivement et les Bogotains se perdent dans cet ouragan de bonheur. Quant à notre céleste ami, il a le vent en poupe, récoltant contre quelques discours fumeux, la bise de colombiennes transies. Bref, tout plane pour lui ; l’inhalation de quelques fumées de production locale aidant évidemment à s’élever ainsi vers les courants stratosphériques.


Nos quatre apôtres sont donc en place. Les quatre éléments, seul remède contre le Mal, enfin activés. Mais le Mal est puissant et tout cela reste bien insuffisant pour rétablir Shakira en haut de l’affiche. Aussi la coloc attend-elle avec une impatience non dissimulée la venue du 5e élément pour joindre les maillons. Mila Jovovich si tu nous entends, il est grand temps de revenir. Et en Colombie si tu peux.

En attendant, faute de Mila Jovovich, ce blog sera un moyen pour nous de rester en contact. De vous raconter nos petites aventures, qu’elles soient avec des Mila J., des Joana L. ou des Marcelo.. De faire découvrir tout plein de choses super « chévere » sur la culture des sous-peuples que nous côtoyons désormais. Et puis surtout de continuer à se fendre la gueule autour d’un bon blog, faute de pouvoir le faire autour d’un bon grog. Parce que comme disait le grand sage Confucius : « mieux vaut avoir le bout du goulot que le goût du boulot ».


Alexis