vendredi 20 novembre 2009
"On sévit sur les cafards comme Baygon"
Comme certains le savent déjà, j’ai tout récemment déménagé, abandonnant le luxe extriqué des 6 mètres carré de ma pension. Je dispose désormais d’un spacieux 3 pièces meublé juste un face d’un kiosco, vous savez ces petites échoppes ouvertes à toute heures de la nuit et qui vendent un peu de tout notamment de la bière bien fraîche. Autre curiosité du lieu et qui devrait enchanter l’abstiné Maxwell, j’ai pour voisin directe un bordel, vous savez ces petites échoppes ouvertes surtout la nuit et qui vendent…
Bref, ça s’était pour le contexte. Pour la suite j’aimerais vous parler d’une rencontre ma foi assez peu attendue. En effet, je me rendis vite compte que je n’étais pas le seul occupant des lieux, j’avais pour colocataire une colonie de cafards (cucaracha). Pas forcément hostile à avoir des animaux de compagnie, j’ai tout de même eu un peu de mal à imaginer que l’un de ces mastodontes viennent me réveiller le matin en me chatouillant les poils de fesse avec ses antennes.
Après une longue réflexion et mettant de côté deux des fondements de mon idéologie (le pacifisme et l’écologisme), je décidai d’engager une bataille sans merci. La guerre serai totale et les moyens employés de grande envergure. Tout d’abord, l’arme chimique, je dégainai le célèbre Baygon et gazai mes adversaires. Pour éviter la mort de civils innocents je concentrai mes frappes sur des points stratégiques : le campement (derrière le lavabo) et le QG (la bouche d’évacuation des eaux). C’est alors que je compris que Bagou s’était trompé, le Baygon n’est de loin pas à la hauteur de sa réputation. Il m’arrivait parfois de gazer de très près un cafard, c’est à peine s’il titubait. Et, loin de tuer mes adversaires, le fameux spray les faisait plutôt sortir de leur planque, c’est ainsi que je me retrouvai face à tout un bataillon adverse. Rapidement dépassé par la vélocité de mes vis-à-vis, je décidai de me replier et de me munir d’une autre arme. Je me saisissai donc de ma tong gauche pour entamer une danse bien particulière. Il fallait être à la fois vif et précis, il y en avait partout : plafond, mur, sol. La bataille était terrible et chaque coup asséné provoque le “cric” caractéristique de la carapace de cafard qui s’écrase contre le carrelage. Mais l’ennemi était coriace, un seul coup ne suffisait généralement pas à venir à bout de ces valeureux soldats qui, même le corps tout déformé, se relevaient pour aller défendre vaillament leur bannière. Cependant, sous les nombreuses frappes aériennes le sang jaune des insectes commençait à couler à flot et je remportai après de longues minutes de combat une première bataille.
Ceci dit, et pour reprendre le célèbre adage, gagner une bataille ce n’est pas gagner la guerre et l’étrange silence dont font depuis preuve mes indésirés compagnons me fait craindre un repli stratégique visant à préparer une attaque de masse. Sur mes gardes, j’ai su me prémunir en me procurant de nouvelles technologies qui m’ouvrent la porte à des armes de destruction massive capables de causer des dommages impressionnant sur l’adversaire : la cipermetrine. Cette substance chimique qui n’a rien à voir, malgré son nom, avec un mélange de sperme et de cyprine est hautement destructrice. Si je l’emploie, et cette lourde décision n’appartient qu’à moi seul, ce serait le Hiroshima du cafard ce qui modifierait à coup sûr tout équilibre géopolitique au sein de mon appartement. Le prix à payer est important, certes, mais cela permettrait un nettoyage utile. Encore indécis, mon choix dépendra certainement du comportement de l’adversaire. Je serai d’une fermeté inamovible, la moindre provocation entraînera de ma part des représailles susceptibles de mettre en péril l’humanité. L’ennemi, et vous en êtes témoin, est prévenu.
Manu
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La cipermetrine mdr
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