mardi 29 septembre 2009

La Ley Seca


La Colombie est un pays plein de surprises. Certaines bonnes (voir article précédent). D’autres beaucoup moins. Je veux parler ici de la « ley seca », que j’ai découvert à l’insu de mon plein gré le week end passé.


Comme son nom l’indique, la « ley seca » est une loi. Soit, et je cite ici le dictionnaire juridique, « une disposition normative et abstraite posant une règle juridique d'application obligatoire ». D’application obligatoire c’est certain. Mais abstraite mon cul oui ! On ne peut plus concrète plutôt (enfin « crète » …)


Comme son nom l’indique aussi, la « ley seca » est également une loi sèche. Une loi triste. Une loi liberticide. Mais surtout une loi stupide. Dieu m’est témoin - que son nom soit loué, sur terre et sur mer, hymen -, une vie sans liquide est comme un sandwich sans mayonnaise : fade. Comment Noé aurait-il pu sauver le règne animal sans orage ? Comment Moïse aurait-il pu ouvrir la mer Rouge sans mer Rouge ? Je vous le demande !


Dès lors pourquoi faire une loi sèche ? Pourquoi faire une loi qui empêche tout colombien d’acheter de l’alcool du samedi 18h au lundi 6h lorsque le dimanche est jour d’élection ? Pour les inciter à voter ? Sûrement pas puisque l’abstention a atteint 94% dimanche (d’accord c’étaient des primaires, d’accord c’étaient uniquement les primaires des grands partis d’opposition, mais quand même). Pour les faire voter mieux alors moins ? Encore moins quand on sait la merde qui sort des urnes depuis 1986 (mise en œuvre de la loi).


Non vraiment je ne comprends pas. Pour moi une élection a toujours été quelque chose de très intime, de personnel. C’est un peu comme un premier rendez-vous avec une charmante. Ce sont des moments rares. On s’habille bien. On angoisse un peu. On ne sait pas toujours comment agir, qu’est ce qu’il faut dire, qu’est qu’il ne faut pas. Qu’est ce qui sera le mieux. Et puis il y a un moment où l’on n’a plus le choix. Quand je rentre dans l’isoloir, quand je ferme les rideaux derrière moi, c’est un peu comme quand je ferme la porte de ma chambre. Désormais je suis tout seul avec elle. Je n’ai plus de marge de manœuvre, plus le temps de penser, il faut agir. Mais tout seul c’est difficile. Alors quand j’enfile mon (gros) bulletin dans sa fente, j’aime bien que ce ne soit pas à sec.


Ceci dit, et pour finir sur une image plus fraîche (hum), cette loi zinique nous a quand même encouragé à sortir de Bogotá ce week end pour découvrir la campagne colombienne la conscience tranquille. Et en plus c’était sympa. On a mangé de la viande excellente, on a dormi dans l’herbe, on a fait l’amour avec les chevaux… Et ouais, la « ley seca » dès fois « secool » quand même.


Alexis

mardi 22 septembre 2009

Le Footsal(sa)

Rentré depuis quelques jours déjà d’un périple ensoleillé sur la côte Caraïbe, je me suis fait un devoir de partager ici une spécificité culturelle des plus étonnantes (bien que nettement plus agréable que le fromage en spray).

La scène se déroule à Carthagène, dimanche 6 septembre. Comme tout amateur de foot le sait, les qualifications pour la coupe du monde 2010 battent de leur plein sur le continent sud-américain. Le principe est simple : une grande poule de 10 équipes, matchs allez retours. Les 4 premiers sont qualifiés directement, le 5e doit passer un barrage contre le 4e de la zone CONCACAF (Amérique du Nord). Quant aux autres, ils passent la coupe du monde dans leur canapé, ce qui est bien aussi mais pas top. Or il se trouve que ce dimanche 6 septembre était un jour de match. Mieux, jour de derby : Colombie - Equateur. Et anté-antépénultième journée par-dessus le marché ! C’est vous dire l’enjeu.

La décision fut prise assez rapidement. Notre conscience rassurée par une longue journée (qui aurait pu être) dédiée à musées et autres excursions architecturales, nous nous sommes donc accordés une brève, mais méritée, pause sur les coups de 15h30, heure locale des matchs de foot. Un rapide tour de Carthagène des Indes et le lieu idéal est trouvé : Donde Fidel (aucun lien, je suis fils unique). Petit bar populaire du centre ville réputé par-delà les murailles de la ville pour ses concerts de salsa, l’endroit semble propice à une découverte de la chaleureuse culture colombienne. Pourtant, quelle ne fut pas notre surprise à l’entrée du bar.

En effet, ce n’était pas un écran (haute définition, 98 pouces, 148 000 pixels, son stéréo Dolby Digital Surround 5.1) mais bien deux écrans (haute définition, 98’, etc…) qui nous attendaient à l’intérieur. Une façon d’apprécier encore mieux le match me direz-vous. Que nenni ! En réalité, il s’agissait d’un écran effectivement destiné au match, et d’un autre qui passait des concerts de salsa, permettant ainsi de réunir autour d’une même bière des publics que l’on pourrait croire – à tord d’ailleurs – éloignés. Mais le mieux reste à venir.

Pour éviter une cacophonie des plus désagréables (quiconque a déjà suivi un match de foot en Amérique Latine à la télé sait de quoi je parle), le patron du bar, Fidel (toujours aucun lien), amoureux de salsa s’il en est, avait décidé de favoriser la musique au sport, réduisant ainsi au silence les commentateurs enfiévrés. « Une grosse tarlouze » argueront certains, non sans raison. Une grosse tarlouze à n’en pas douter mais, rendons à Fidel ce qui est à Fidel (non, non, aucun lien), un résultat des plus intéressants.

D’abord, cette solution osée permet de passer sous silence un des fléaux du football télévisé colombien : le spot publicitaire. Si en France, nous sommes accoutumés à quelques rares inscriptions commerciales sur le terrain, les vêtements des joueurs, dans les tribunes, à la mi-temps et j’en passe (une broutille finalement), la chose prend une dimension encore plus grande en Colombie. Toutes les deux minutes (en moyenne), une véritable pub de 30 secondes (en moyenne) apparaît sur une moitié de l’écran (en moyenne), coupant ainsi la parole à nos commentateurs ; tradition qui a une capacité emmerdogène extrêmement forte malgré quelques bijoux (« deux minutes d’un côté » apparaît à gauche de l’écran, puis « deux minutes de l’autre côté » à droite, avant, sur les deux côtés, « le steak X, la saveur de la passion »).

Mais surtout, la musique permet de danser quand, disons-le poliment, l’intensité du match descend. En effet, loin de moi l’intention de dénigrer le football, et colombien, et équatorien, mais je dois avouer qu’il m’est déjà arrivé de voir des matchs plus engagés. L’Equateur est je dois le dire, sur cette partie en tout cas, mauvais à peu près partout. Quant à la Colombie, si elle s’achetait un goal une défense et des attaquants qui savent gagner des duels, elle pourrait être à peu près convenable.

Au final donc, une nouvelle expérience des plus originales (j’attends avec impatience de savoir si le foot-samba ou le foot-tango se pratiquent dans d’autres contrées), que j’aurais adoré partager avec vous si mon collègue n’avait pas effacé la vidéo prise au moment du deuxième but Colombien. Des inconvénients de ne pas avoir d’appareil photo à soi…

Goutte d’eau qui fait déborder le gâteau, la Colombie a réussi à s’imposer au bout du suspense (2-0, buts à la 82e et 90e+4), se propulsant même l’espace de 3 jours à la 5e place (qualificative pour les barrages si vous avez suivi). La victoire volée 3-1 de l’Uruguay le mercredi suivant (4 hors-jeux imaginaires sifflés, qui aboutissaient soit sur des duels, soit sur des buts ; et un carton rouge pour avoir failli touché un joueur) en décidera cependant autrement, reléguant la Colombie à la 8e place, et calmant l’ardeur populaire née d’une possible qualification (la dernière date de France 98, grande époque de la Colombie, alors menée par le légendaire « Pibe »). En attendant que le match contre le Chili samedi 10 octobre soulève (peut-être) les foules à nouveau.


Alexis

samedi 12 septembre 2009

Diarios de motocicleta



Et oui , moi aussi je sais faire des titres en espagnols ( en l'occurrence , le nom espagnol du film Carnet de Voyage ). Tel le Che dans la pampa sud americaine , je suis moi aussi parti à l'assault des beautés sauvages de la nature. Mais ici , point de motocyclette mais une japonaise nommé Sunny ( sans doute une cousine de mon ex Toshiba ). Plutôt qu'un récit exhaustif de mes vacances qui serait fastidieux , je préfère vous conter quelques instants choisis , qui me paraissent représentatif de l'état d'esprit d'un Coloc à l'étranger.

J'ai tout d'abord put m'immiscer dans la vie locale. Non ici il n'est point question de sexe avec une jeune guerrière maorie , mais de rencontre avec de vrais néozélandais. Je me suis en effet fait inviter à passer une nuit chez un ami ( Ancien étudiant au séminaire pour devenir curé , aujourd'hui alcoolique et adepte des films à caractère pornographique , pour situer le personnage ) dans sa famille dans la triste ville de Greymouth. Le diner , en présence de sa mère et de son frère , a connu des sommets. Après nous avoir noyé dans le vin rouge durant l'apéro , la mère de mon ami s'est mit en tête de faire un concours de blagues. Celle-ci , passablement imbibée , entendait par blague tout ce qui touchait au maoris , au juifs , aux arabes etc... Mon ivresse ne me permet malheuresement pas de me rapeller de celles-ci , mais l'on a atteint des sommets. La conversation s'est brutalement terminé lorsque mon ami , après que sa mère aie racontée une enième blague à caractère antisémité , a dit que mon grand père était mort dans un camp. Après un moment de silence , il a rajouté que celui-ci était tombé de la tour de garde... Mais la soirée ne s'est pas arrêtée la. En effet Madame a voulu nous montrer un peu l'histoire de sa famille. Et pour cela , nous a réuni devant la télévision pour une séance consacrée au visionnage des exploits du père , malheureusement décédé. Par exploit , je m'attendait pas à l'heure qui a suivi. Une heure de visionnage d'une vidéo du père en train de pécher. Dit comme ça ça à pas l'air très intéressant. Mais en fait c'était pas très intéressant. Enfin la soirée s'est terminée devant un DVD du Bigard local. Au final , une famille acceuillante et une plongée dans la Nouvelle Zelande profonde.

Les vacances se sont poursuivies , notre bolide roulant au milieu des moutons (j'en ai compté 1 250 986 ) , mais elles ont faillies etre interrompues par un rencontre malheureuse. En effet , alors que nous étions lancés à 100 km h , une vache a décidé d'en finir en se jetant sous nos roues. Il a fallu un grand pilote pour réussir à éviter cet obstacle massif.

C'est alors que nous somme arrivés à ce qui était , pour moi , l'objectif de ses vacances. Caca et Culture avait pour projet d'organiser un week end à Montcul. Celui ci ne s'est pas fait compte tenu de l'incompetence de celui qui était en charge du projet. Que cela ne tienne , puisque j'ai décidé d'aller passer mes vacances à Kaka Island.

J'ai honoré l'esprit de la coloc en y laissant ma trace. Ainsi que celle de C&C. J'ai pu , en temps que président de C&C , baptiser ce lieu et en faire le premier lieu saint de l'hémisphère sud.

Enfin , ces vacances m'ont permis , en vrac , de : me foutre de la gueule des otaries , compter les moutons , discuter avec un maori bourré dans un bar sur l'honneur de sa tribu , faire 2 jours de randos sur des plages désertes , me rendre compte que la NZ est un pays vraiment vide ...

Depuis , les cours ont repris. Déja 3mois et pas une seule journée de grève... Ils sont fous dans ce pays.

Par ailleurs , j'ai appris que des individus se proclamant d'une certaine Colocafion auraient lancé un blog. Ne les lisez pas , ce sont des malotrus. Il n'y a qu'une seule Coloc , et qu'un seul blog.

Maxwell

mardi 8 septembre 2009

Coutumes capillaires


Désireux de soigner mon sex appeal, j'avais décidé d'aller chez le coiffeur. Comptant parmi mes compañeros un coiffeur, je décidai de me rendre dans son salon, certes modeste mais équipé des derniers outils : tondeuse dernier cri, ciseaux gris métallisés, bac à eau imitation marbre, j'en passe et des meilleurs.
Profitant du récent radoucissement, j'optais pour une formule barbe+cheveux, tant qu'à faire les choses, autant les faire jusqu'au bout.
Le rasage de drue barbe ne prit que quelques minutes et se déroula sans encombre. Rapidement mon chamigo s'attaqua donc à la partie supérieure de mon crâne. Maniant le ciseau avec dextérité, je lui fis très vite confiance et lui indiquai que je ne voulais qu'un léger "débroussaillage". Après une bonne dizaine de minutes, l'opération se termina et je pus donc découvrir mon nouveau style capillaire. Somme toute assez classique sur le devant, celui-ci était déjà beaucoup plus atypique sur partie postérieure du crâne. Ayant, par souci de faciliter mon intégration dans le pays, décidé de me faire une coupe "à l'Argentine", mon camarade coiffeur m'avait laissé une longueur de poil assez importante dans le cou.
Pour tenter une description, je pense c'est un mélange entre la coiffure de Jürgen Klienhsmann lors de l'Euro 96 (pour les fans de foot), le style à la Rudi Voller (autre star, s'il en est, du football teuton) et la célèbre coupe mulet qui frappe tous les quartiers de France et de Navarre.
Le résultat demeurant assez indescriptible, je vous laisse juger par vous même grâce à la photo.
Finalement, c'est avant tout une coupe locale qui permet de poursuivre mon argentinisation et ce jusqu'au bout des poils.