vendredi 25 décembre 2009

Choc culturel

Il y a quelques heures encore je n’avais qu’une seule et unique conception de Noël. C’était le Noël alsacien avec sa châleur humainequi fait oublier le froid glaciale qui tombe chaque année sur ma plaine natale. C’était les bredele de Maman ou Mamima, l’odeur ambiante de canelle et de fruit confit. C’était aussi le marché de Noël au centre ville et ses repas tarte flambée sur baguette-vin chaud, churros en dessert. C’était enfin l’excitation avant de s’échanger les cadeaux puis les remerciements, les embrassades, la joie. C’était en fait une ambiance formidable, indescriptible; la magie de Noël quoi.
Puis, j’ai découvert le Noël argentin. Dans un premier temps j’étais plutôt réticent; rien de cette féerie caractéristique, tout juste un palmier précairement enguirlandé (ça à moin de la gueule que le sapin place Kléber, croyez moi) quelques promos de Noël dans les magasins, rien de très rock’n’roll vous m’aurez compris. Cette méfiance grandissait avec le repas de Noël : oú étaient donc les cerf, les faisans, les sangliers? Elle s’accentuait avec la suite des “festivités”, une virée dans un bar oú les gens étaient tout simplement venus boire un verre, tranquillement, comme d’habitude. Bref, j’étais déçu.
Mais comme bien souvent, dans une soirée argentine il faut savoir être patient, les hostilités commencent généralement tard et cette observation allait être vérifiée. En effet, sur les coups de 5 heures du matin, je montais à l’arrière d’une mobylette et arrivais à une soirée, LA soirée.
Elle avait lieu dans un complexe hôtelier cossu au bord du fleuve. Une pelouse pleine de monde avec un DJ assez festif au milieu et le plaisir de pouvoir pisser dans le Paraná. Cumbia, reggeatone, 80’s (rare pour l’Argentine) avec au milieu quelques bijoux comme cidinho et la version latino de Tarkan (Kiss Kiss), une ambiance chocolatée et un dancefloor surchauffé. De temps en temps des petites surprises comme la distribution sur les coups de 8h30 du matin de bombes qui font de la mousse. Ca m’a d’ailleurs presque valu une expulsion manu (moi? haha) militari quand j’ai commencé à tirer sur un videur et sur le DJ, j'aurais été certainement inconsolable de devoir aller prendre ma douche avant les autres. Ça a continué comme ça jusque 11h du matin et j’ai meme pris un coup de soleil en rentrant.
Aujourd’hui (le lendemain), on peut dire que je subis la vie, je me suis levé à 20h avec un mal de tête affreux et une pateuse de haute compétition mais bon c’est le prix à payer et au final ca fait pas si cher.
Pour nouvel an on m’a dit que c’etait encoré mieux : plus de fête et plus longtemps. Ca devrait râvir Alexito qui sera là pour l’occasion, il faudra juste partir à temps pour avoir notre bus pour Florianopolis où nous attendra de gosier ferme l’ami Maxwell pour encore plus de fête.
Vive l’Amérique du Sud!

Manu
PS : j'espère au plus vite récuperer quelques photos de cette nuit de folie.

mercredi 23 décembre 2009

admirable T

"L'instant T". Le moment parfait, mathematiquement extraordinaire, il en découle la simplicité d'une explication non-réfutable et véridique. Je me permet de donner cette définition sommaire pour ceux qui n'ont pas la chance de manu d'avoir fait "S" et qui ne pouvait pas rigoler en ramassant les copies d'histoires de leur camarades.
Enfin, bref, j'ai vécu cet instant avec l'ami maxwellinho dans la petite bourgade de barra de sao miguel, dans l'alagoas. Posée tranquillement sur une place, il y eu un flash immense (pas celui de marc qui a honteusement pas pris son appareil photo, tellement qu'il est radin il veut meme pas partager ses souvenirs avec ses amis le sagouin). Eh vi, sur cette place était réunis le bresil.
Point de plages paradisiaques ou de corcovado ou autres iguazu, non, non, que nenni.
L'instant était "T" de par le coté quadrangulaire de la chose: 4, comme les 4 point cardinaux, comme les 4 mousquetaires, les 4 fantastiques, les 4 as (et le picasso volé qui est de loin le meilleur album),les4 doigts de Lula, et surtout, surtout comme la coloc.

Ainsi était il:
-un stade de foot tout pitchoune avec tout le village que on croyait qui jouait leur vies c'est con la.
-une messe évangelique, avec un petit bonhomme qui hurlait beaucoup trop fort, beaucoup trop de conneries.
-une télé publique pour que tous le monde puisse regarder la novela comme des copains.
-and me and maxwell, buvant une une bière, et quelle bière!

Voila. Tous ca pour dire que ce sympathique article introductif ouvre une série de quatre articles dont le point commun est cette place. beaucoup de bruit pour rien vous allez dire, mais quand on est gros, on fait du bruit et pis c'est tout.

Gordo

jeudi 17 décembre 2009

Sur la Route

Amis de Jack Kerouack ou de Gerald de Palmas, voire meme amis de Rafael, ca y est. Je suis sur la route. Depuis plus de deux semaines deja je suis lance a l’aventure, pour deux mois d’amour et de boheme sur les routes d’Amerique du Sud. Tout comme Maxwelinho, il faudra mainteant m’appeler Alexito ou Alexinho, voire peut etre Alexazo pour ceux qui me connaissent intimement.

Bon d’abord sur la route c’est chouette mais c’est pas facile d’ecrire un article pour un blog, parce que en vrai cet article au debut je voulais l’ecrire au debut, enfin ca aurait eu plus de sens quoi. Mais bon. Comme ca j’au plus de trucs a raconter on va dire. Allez s’il vous plait…

Ce qui est chouette sur la route c’est que tu relativises. Avant de partir je trouvais les Colombiennes vraiment pas terribles, tous les nombreux lecteurs attentifs de ce blog le savent. Apres avoir visite le Perou et une partie de la Bolivie, les Colombiennes sont (presque) devenues de vraies sex symbols, avec les yeux revolvers et le regard qui tue. Pour la bouffe c’est pareil. A la base, je trouvais ca plutot bon les almuerzos (dejeuners) en Colombie, bon, j’en avais un peu marre au bout de 4 mois d’accord de la sopita (une tite soupe) et du pollo a la plancha (un blanc de poulet), mais je trouvais ca plutot bon quand meme. Mais alors quand t’arrives a Lima, un de ces chocs culinaires! En trois parties ca donnerai ca : moins cher, plus copieux, meilleur. La classe quoi. Tu te regales a coup de cebiche, papas a la huancahina, churasco gratinado et j’en oublie plein. Tiens, meme le pollo a la plancha il est meilleur. Je dis ca et j’ai toujours pas fait d’asadero (barbecue) en Argentine ni de rodisio (bonne viande a volonte, paradis du gros) au Bresil. Chacun ses trucs mais moi la bouffe ca me fait avancer.

Ya aussi des trucs un moins sympa. Genre par exemple le Lima Cusco en bus, deja 24h de bus tout seul c’est rarement trop la fete, mais quand t’es en plus a 3500 metres d’altitude la nuit, avec deux fenetres cassees dans le bus, et avec juste un petit pull et ben, comment dire, t’as froid quoi, ouais t’as meme tres froid en fait. En vrai tu te les peles tellement que tu dors pas une minute avant que le soleil se leve. Mais bon ca te fait les pattes, et apres tu te la petes mon pote.

Ceci dit, sur la route on rigole bien quand meme. Et puis on voit des trucs qu’on verrait pas en France. Bon c’est vrai qu’on est un peu toujours en rush parce qu’on a des imperatifs spatio temporels pas faciles, nouvel an pastaga et foie gras a Goya (Argentine) oblige, alors on fait pas mal les trucs bien touristiques, un peu gnan gnan et un peu opressant des fois tellement que t’as plus de touristes que de locaux. Mais bon, comme on est un peu des mecs a la cool on arrive quand meme a faire des trucs a la cool, comme une source d’eau chaude dans une vallee au milieu de nulle part, ou une nuit dans une communaute indigene peruvienne sur une ile du Lac Titicaca que ce lac il est tellement grand que tu croirais que c’est la mer mais en fait t’es a 4000 metres de hauteur et l’eau elle est pas salee donc ca peut pas etre la mer. CQFD.

Bon y aurait encore un milliard de trucs a dire sur la route, et encore ca fait a peine deux semaines qu’on est parti mais bon, faut abuser hein. Et puis la j’ai faim. Y a des priorites dans la vie.

Le bonjour d’Evo,
Alexazo.

vendredi 4 décembre 2009

Man vs. Wild II



Changement de décor par rapport au premier épisode, on quitte l'hostilité des montagnes néo-zélandaises pour l'enfer des marécages correntinos. Les boas ont remplacé les moutons et les moustiques infestés par la dengue les mouches. Au niveau du climat, la froideur de l'hiver austral a laissé sa place à la chaleur moite de l'été norestero. La mission n'en est pas moins dangereuse, bien au contraire, et les cadavres de bovins ne manquent pas de rappeler que rester bloqué dans un tel endroit sans eau ni nourriture mettrait rapidement quelque personne que ce soit en danger de mort. L'objectif est simple, rejoindre la maison de producteurs malgré une piste coupée par les inondations. La première rencontre n'inspire pas la confiance, un boa de 3 bons mètres se trouvent en travers du chemin. Certes sans venin, cet imposant reptile n'en reste pas moins une machine à tuer. En effet, à l'inverse de ces cousins vénéneux qui n'utilisent leur arme fatal que pour se défendre, le constrictor, lui, peut attaquer l'homme en tentant de l'étouffant. Cependant, un peu de vigilance, un bon couteau et le savoir-faire du vétérinaire qui m'accompagnait ont vite raison de ces velléités, à condition bien entendu que la taille de l'animal reste raisonnable. Finalement, celui rencontré n'avait pas d'intentions agressives et un simple coup sur la partie postérieure de son corps le fit rapidement partir. La « randonnée » put ainsi continuer son cours. Mais, l'eau de plus en plus omniprésente nous obligeait bientôt à déchausser. Nous étions désormais pieds nus, marchant dans une sorte de bourbiers infestés par toute sorte d'insectes. Suivant les conseils de notre maître à penser à tous Bear Grylls, je me munissais d'un bâton pour effrayer les éventuels serpents, vénéneux cette fois-ci, qui pourrait se nicher au détour d'un cactus ou d'un chardon. Les pieds vite ouverts par les épines des différentes plantes présentes dans cet environnement hostile, nous continuions notre marche malgré les 40 degrés et le soleil lançant sur nos vulnérables organismes ses perforants rayons.
Après une longue marche nous sommes finalement arrivés à destination, la maison des producteurs que nous devions rencontrer et ce fut certainement le moment le plus désagréable de la journée. Car si on peut s'amuser d'une randonnée dans la nature argentine, il en est tout autre d'une bien triste situation. Face à nous, un petit groupe de maisons et plusieurs familles vivant dans une frappante précarité. Ce petit hameau se constituait d'habitats en chaume et toit de paille, une seule pièce pour toute la famille et pour seule source d'eau un puits procurant une eau de bien mauvaise qualité. Si la situation des enfants est souvent celle qui touche le plus, j'ai cette fois été particulièrement ému par la maigreur de toute la famille. Assurément, ces gens ne mangeaient pas à leur faim ; d'ailleurs comment le pourrait-il après que leur récolte amoindrie par deux années de sécheresse ait été presque intégralement emportée par de récentes inondations? Sans m'éterniser sur la question et de peur de tomber dans le cliché du pauvre qui a la main sur le coeur, je dois bien dire que j'ai été fortement marqué par la gentillesse et la chaleur de l'accueil qui nous avait été réservé, probablement dues au fait que les visites sont rares dans cet endroit abandonné de (presque) tous. Après quelques matés et d'enrichissants échanges, nous sommes repartis escortés par un gamin qui nous indiquait un chemin un peu plus praticables pour revenir à notre camionnette. Deux sachets d'oignons pour seul remerciement, nous abandonnions à notre tour notre jeune guide.
Pour rentrer jusqu'à la ville, il nous restait une bonne heure de route, la journée se terminait et le temps de se détendre était arrivé. Une Brahma presque glacée permettait de rafraîchir un corps épuisé par tant d’aventures.

Manu