Grand romantique devant l'éternel, je profite de l'espace qui m'est offert par ce blog pour faire une déclaration d'amour. Que mes nombreuses admiratrices et autres courtisanes (verveine-menthe(pardon...)) se rassurent, je n'ai pas trouvé l'âme soeur. En fait, c'est de l'Argentine que je suis tombé amoureux. Cette belle histoire de coeur a commencé à Goya, théâtre du fameux coup de foudre, puis s'est poursuivie et concrétisée lors de mon long voyage à travers le pays.
Un peu comme pour une femme, la première chose que l'on regarde c'est quand même le corps. Et sur ce point l'Argentine est belle. Grande et longiligne (sans tomber dans l'anorexie du Chili ou l'obésité du Brésil) l'Argentine a été touchée par la grâce. Ses courbes sont majestueuses à commencer par l'étourdissante Cordillère des Andes. On peut également évoquer la beauté de ses terres Australes. Une fois entrée en Patagonie et jusqu'à la frissonnante arrivée dans la baie d'Ushuaia, les surprises sont nombreuses. Entre vastes étendues de steppe, glaciers et petits villages nichés au coeur de montagnes dont les sommets nappés de neiges éternelles nous rappellent que le pôle Sud est plus proche que Buenos Aires ; le spectacle est permanent. Buenos Aires, justement, parlons-en. Bien qu'un point sur une carte, la capitale argentine n'est pas innocente dans mon amour pour le pays. Son ambiance unique, ses multiples quartiers où il fait toujours bon siroter un café, ses folles nuits, ses atouts sont innombrables.
Après pour tomber amoureux il faut aussi aimer l'autre mais en tant que personne. C'est la beauté intérieure. Sur ce point il n'y a pas de doutes à avoir et nombreux sont ceux qui s'accordent à dire que ce que l'Argentine a de plus beau ce sont ses habitants. Tout d'abord, ses femmes sont les plus belles du monde (de mémoire de touriste sexuel) et ce n'est pas un Marc en fraîche provenance de Nouvelle-Zélande qui pourra me contredire. Outre cette caractéristique, quand même relativement importante, j'ai été rapidement frappé par l'art de vivre argentin. Il est certain que les Argentins aiment et savent bien vivre, et les exemples sont nombreux. A ce propos on pense forcément au bonheur procuré par la dégustation d'un asado, rituel festif et arrosé sur lequel je ne reviendrai pas, ayant déjà consacré un article à ce propos. Autre symbole de la douceur de vivre argentine, le cérémonial du maté, cette infusion de plante qui passe magiquement de main en main et que l'on sirote à toute heure de la journée. Alors qu'en France beaucoup commencent leur journée de travail la tête pleine de soucis, en Argentine les longs moments passés à partager la bombilla (paille de fer qui permet de boire le maté) sont autant d'espaces privilégiés pour échanger sur la vie et ses préoccupations, c'est sûr, l'eau bouillante de la thermos réchauffe aussi les coeurs. D'ailleurs, le fait de faire passer la boisson a probablement plus de sens que la déjà noble valeur du partage.
Enfin, pour être amoureux il faut avoir des passions en commun. C'est le cas du fútbol (et non football). J'adore l'engouement et la liesse qui entoure ce sport en Argentine. Pour commencer, les Argentins sont fous de leur équipe qu'ils aiment pour beaucoup plus que leur femme, en témoignent les nombreux écussons tatoués sur les coeurs. En plus, ce sont de très grands connaisseurs bien plus que le footix de base que l'on peut trouver en France et qui a rarement un sens tactique très développé, peut-être parce qu'ici les émissions d'analyse footballistique durent toute la journée, rien à voir avec les pauvres reportages proposés par Canalfootballclub ou ce que l'on pouvait trouver dans (feu)Téléfoot. Mais le foot reste un jeu et c'est certainement pour ça que l'Argentine est si différente. Improvisé sur un terrain vague, organisé sur un grand terrain ou pratiqué sur une cancha de 5 contre 5, on joue au quotidien. Pas question alors de venir pour une partie de bille, entre Tikitiki (stéréotype du foot sud américain fait de multiples petites passes, nombreux dribbles et trucages en tout genre, demander à Riquelme) et semelles sur la cheville l'intensité est omniprésente et la bière d'après-match d'autant plus rafraichissante.
Bref, vous l'aurez compris, de la moiteur d'Iguazu à la glaceur d'Ushuaia, de la fièvre portena à la tranquillité goyana, je me sens bien dans ce pays que j'aime.
Argentina te amo!