samedi 1 mai 2010

Argentina te amo!



Grand romantique devant l'éternel, je profite de l'espace qui m'est offert par ce blog pour faire une déclaration d'amour. Que mes nombreuses admiratrices et autres courtisanes (verveine-menthe(pardon...)) se rassurent, je n'ai pas trouvé l'âme soeur. En fait, c'est de l'Argentine que je suis tombé amoureux. Cette belle histoire de coeur a commencé à Goya, théâtre du fameux coup de foudre, puis s'est poursuivie et concrétisée lors de mon long voyage à travers le pays.
Un peu comme pour une femme, la première chose que l'on regarde c'est quand même le corps. Et sur ce point l'Argentine est belle. Grande et longiligne (sans tomber dans l'anorexie du Chili ou l'obésité du Brésil) l'Argentine a été touchée par la grâce. Ses courbes sont majestueuses à commencer par l'étourdissante Cordillère des Andes. On peut également évoquer la beauté de ses terres Australes. Une fois entrée en Patagonie et jusqu'à la frissonnante arrivée dans la baie d'Ushuaia, les surprises sont nombreuses. Entre vastes étendues de steppe, glaciers et petits villages nichés au coeur de montagnes dont les sommets nappés de neiges éternelles nous rappellent que le pôle Sud est plus proche que Buenos Aires ; le spectacle est permanent. Buenos Aires, justement, parlons-en. Bien qu'un point sur une carte, la capitale argentine n'est pas innocente dans mon amour pour le pays. Son ambiance unique, ses multiples quartiers où il fait toujours bon siroter un café, ses folles nuits, ses atouts sont innombrables.
Après pour tomber amoureux il faut aussi aimer l'autre mais en tant que personne. C'est la beauté intérieure. Sur ce point il n'y a pas de doutes à avoir et nombreux sont ceux qui s'accordent à dire que ce que l'Argentine a de plus beau ce sont ses habitants. Tout d'abord, ses femmes sont les plus belles du monde (de mémoire de touriste sexuel) et ce n'est pas un Marc en fraîche provenance de Nouvelle-Zélande qui pourra me contredire. Outre cette caractéristique, quand même relativement importante, j'ai été rapidement frappé par l'art de vivre argentin. Il est certain que les Argentins aiment et savent bien vivre, et les exemples sont nombreux. A ce propos on pense forcément au bonheur procuré par la dégustation d'un asado, rituel festif et arrosé sur lequel je ne reviendrai pas, ayant déjà consacré un article à ce propos. Autre symbole de la douceur de vivre argentine, le cérémonial du maté, cette infusion de plante qui passe magiquement de main en main et que l'on sirote à toute heure de la journée. Alors qu'en France beaucoup commencent leur journée de travail la tête pleine de soucis, en Argentine les longs moments passés à partager la bombilla (paille de fer qui permet de boire le maté) sont autant d'espaces privilégiés pour échanger sur la vie et ses préoccupations, c'est sûr, l'eau bouillante de la thermos réchauffe aussi les coeurs. D'ailleurs, le fait de faire passer la boisson a probablement plus de sens que la déjà noble valeur du partage.
Enfin, pour être amoureux il faut avoir des passions en commun. C'est le cas du fútbol (et non football). J'adore l'engouement et la liesse qui entoure ce sport en Argentine. Pour commencer, les Argentins sont fous de leur équipe qu'ils aiment pour beaucoup plus que leur femme, en témoignent les nombreux écussons tatoués sur les coeurs. En plus, ce sont de très grands connaisseurs bien plus que le footix de base que l'on peut trouver en France et qui a rarement un sens tactique très développé, peut-être parce qu'ici les émissions d'analyse footballistique durent toute la journée, rien à voir avec les pauvres reportages proposés par Canalfootballclub ou ce que l'on pouvait trouver dans (feu)Téléfoot. Mais le foot reste un jeu et c'est certainement pour ça que l'Argentine est si différente. Improvisé sur un terrain vague, organisé sur un grand terrain ou pratiqué sur une cancha de 5 contre 5, on joue au quotidien. Pas question alors de venir pour une partie de bille, entre Tikitiki (stéréotype du foot sud américain fait de multiples petites passes, nombreux dribbles et trucages en tout genre, demander à Riquelme) et semelles sur la cheville l'intensité est omniprésente et la bière d'après-match d'autant plus rafraichissante.
Bref, vous l'aurez compris, de la moiteur d'Iguazu à la glaceur d'Ushuaia, de la fièvre portena à la tranquillité goyana, je me sens bien dans ce pays que j'aime.
Argentina te amo!

Allez les Bleus! Allez Racing!


Grand amoureux du ballon et petit frère modèle, j'avais décidé de faire découvrir la fiévreuse ambiance d'un stade argentin à ma soeur Selyn de passage à Buenos Aires. Premièrement il fallait trouver un stade. Boca jouant à l'extérieur, je décidai de l'emmener au stade Juan Domingo Peron où officie le Racing de Avellaneda. Bleu ciel et blanc comme le club de mon coeur, il fait aussi partie de 5 grandes du football argentin avec Boca, River, Independiente et San Lorenzo et affrontait ce soir là les Argentinos Juniors. Surtout sa banda brava (groupe de supporters) est parmi les plus chaudes d'Argentine. Pour ne pas subir la même désillusion qu'avec Alexis et Marc et ne pas obtenir les précieux sésames pour pénétrer dans les travées de ce vieux stade poussiéreux et tremblant, nous avions acheté les entrées dans l'après-midi. 1H30 avant le début de la partie, nous pénétrions dans l'enceinte encore peu garnie et nous prenions place en plein coeur du kop. Très vite, un supporter plus imbibé de Fernet-Coca que ma barbe après une soirée à Goya nous prit d'affection en nous expliquant que nous étions dans le meilleur stade du monde et qu'ici c'était lui le chef et que si quelqu'un nous embêtait on devait l'alerter au plus vite car il serait là pour nous protéger. Fort rassurés par la présence de ce garde du corps de compétition, nous laissions ensuite monter la ferveur de l'avant-match, occupé surtout à prendre des photos et à regarder une confrontation d'une mi-temps entre les équipes réserves des deux protagonistes du soir.
Puis vain l'arrivée massive des supporter locaux, la température prenait plusieurs degrés et notre espace vital se réduisait à quelques centimètres carrés. Notre garde du corps commençait à me souffler son haleine éthylisée et mon taux d'alcool dans le sang prenait 0,1 gramme à chaque chant. Enfin, le moment tant attendu arriva, les pensionnaires de l'Academia entrèrent sur la cancha dans un chahut assourdissant mêlant chants, tiffos, lancés de rouleaux de PQ, fumigènes bleus et blancs et tir de confettis à l'aide de canons placés sur le bord du terrain reléguant les supporters de l'OM à l'ambiance de la tribune présidentiel (j'aime pourtant beaucoup l'OM et ses supporters) et les Bad Gones à un kop de curling (ceux-là je les aime pas par contre). Je n'avais jamais vu ça et je ne pus retenir les frissons face à tant de ferveur.
La suite fut moins agitée en raison de la piètre performance proposée par les 22 acteurs, 0-0 à la mi-temps. Les chants autant des encouragements pour le Racing que des insultes proférés à l'égard d'Independiente (le rival historique) rythmèrent toutefois les 45 premières minutes de la partie, parmi les hits du soir « Cueste lo que cueste, esta noche tenemos que ganar, ponga, ponga huevo, huevo la Academia! »
La deuxième mi-temps vit l'ouverture du score par les visiteurs déclenchant un vent de colère incroyable de la part des supporters du Racing et les insultes à l'égard des joueurs commencèrent à descendre des gradins, notamment de la barra brava visiblement furieuse du manque d'amour affiché par les joueurs pour leur camiseta. Il est vrai que les Ciels et Blancs semblaient avoir oublié leur grinta au vestiaire. « Hijo de mierda, yo hago 2 horas de tren cada semana para verles jugar, ponga huevo putos de mierda! » criait notre garde du corps qui virait peu à peu au violet. La déception et la colère grandissaient encore un peu plus lorsque le 9 local tirait un pénalty de poussin à quelques minutes de la fin, ratant scandaleusement l'égalisation. Le coup de sifflet final retentissait, le Racing de Avellaneda était désormais relégable. Triste, notre garde du corps me proposait d'aller aux putes, je refusais poliment.
Le retour fut long. Il fallait d'abord attendre 30 minutes que les supporters adverses quittent et s'éloignent du stade pour éviter les affrontements puis trouver un bus. On terminait la soirée dans une parilla de San Telmo, en sirotant un bon rouge argentin concluant une expérience quand même riche en émotion et prouvant une fois de plus que fútbol n'est pas football.
Manu

vendredi 9 avril 2010

C'est le printemps

Ça y est c’est le printemps. En apparence rien n’a changé mais tout est différent. Le printemps. Ça a quand même une autre gueule que l’hiver. Il ne fait pas encore très chaud mais les premiers rayons de soleil se pointent. Surtout, on sait que chaque jour amène quelques centièmes de degré en plus. Et ça change tout. Le sourire revient sur la tête des gens. Les vélos sortent de leur hibernation. Les jupes aussi pour le bonheur de tout le monde. On n’hésite plus à sortir pour rien ou presque, pour aller acheter un journal qu’on ne lit jamais, pour aller sonner chez une amie qui habite à l’autre bout de la ville parce que ça fait longtemps quand même. En France pour le printemps, tout semble plus beau, plus chaud, plus agréable. La vie reprend en somme.


À Bogota, c’est pareil, tout change pour le printemps. Une nouvelle saison. Avec quelques nuances cependant. Les rares rayons de soleil, qui se débattaient avec les nuages tout au long de l’année, en ont marre et se font définitivement la malle. Les nuages, trop heureux d’avoir gagné contre le soleil, se mettent à nous pisser dessus toute la journée, sans répit. Le ciel gronde sa victoire pendant que le brouillard tombe, enfonçant Bogota dans une grisaille encore plus grise que d’habitude. Et les gens font le dos rond, ferment leur visage et pressent le pas, en attendant que ça passe. Seuls les vendeurs ambulants de parapluie semblent heureux quand ils chantent de leur voix narquoise « paraguas, paraguas, a diez ».


Mais bon, il en faut un petit peu plus pour déstabiliser le Bogotanais. C’est tous les ans pareils alors malgré la pluie, le brouillard, le froid, le vent et ben la vie continue. Les klaxonneurs continuent à klaxonner. Les amoureux continuent à s’embrasser.Les vendeurs ambulants continuent à vendre en bullant. Les passants continuent à passer, sans un regard au sans abri qui se les pèle. Les étudiants continuent à étudier. Bien sûr. Les jeunes cadres dynamiques continuent à cadrer, dynamiquement cela va de soi. Et les touristes continuent avec leur turista parce que quel que soit le temps, la bouffe colombienne reste la bouffe colombienne.

Alexis.

lundi 22 mars 2010

Ca en fait dla pute de luxe


Ceci est l'histoire d'un viol. Je désamorce tout de suite les critiques des biens pensants et des autres : aucun être humain n'est impliqué. Ce viol a été commis sur l'une des plus importantes institutions de la paisible ville de Goja , Argentine.
Mais commençons par le commencement. Manu , dit le Nez , ou San Martin de la Choucroute , nous a convié a passer quelques jours dans son humble demeure , moi et mon a(l)colyte Alexis. En raison d'une des nombreuses coupures de courants qui se produit dans cette partie du (tiers) monde , nous nous sommes retrouvés bloqués dans la maison du Nez un soir. Éclairés à la bougie , buvant de la vodka chaude , mes amis , sans doute inspirés par mes glorieux exploits passés et mes nombreuses victoires (sic) , m'ont demandé de leur apprendre a jouer au Poker. C'est ainsi que pendant 2 jours , notre vie à été rythmée par des parties d'entrainement et des débats théoriques. Et puis le grand jour est arrivé. Celui de la mise en pratique lors d'un tournoi au Casino de Goja.
Parmi la foule de 50 joueurs , dont de très nombreux professionnels argentins qui n'ont pas eu peur de mettre la somme imposante de 10pesos ( 2€ ) , se trouvaient trois français prêts a s'emparer de l'argent des paysans argentins. Et c'est aussi le début de l'épopée d'un grand maigre. Cet homme , toujours prêt au jeu de mot foireux , a réussi a terrasser 49adversaires sur le tapis vert. Cet ancien joueur du GPRC , membre éminent de Caca et Culture , a fait étalage de compétences exceptionnelles. Cet homme , ce n'est pas moi. Tout comme Manu , je suis sorti dans les profondeurs du classement. L'élève a dépassé le maitre et Alexis s'est imposé. Lors du tête a tète finale , Manu et Moi , qui avions profité de notre élimination précoce pour nous désaltérer avec du (bon) vin argentin , vibrions comme un seul homme. Et à l'issu d'un dernier coup plein de suspense , le casino de Goja a vu pour la première fois un français s'imposer. Malheureusement , les vigiles n'ont pas appréciés nos célébrations de joies et la Marseillaise qui a retentit dans tout le Casino. Alexis est donc reparti avec une somme rondelette. Celui qui s'est fait violer ce soir la , c'est le Casino. Et la suite le confirme.

Encart stratégique : comment gagner aux machines a sous
Frustrés par notre élimination rapide , l'alsacien et moi même avons calmés nos ardeurs sur une machine a sous qui n'avait rien demandé , mais qui s'est fait violée elle aussi. Voici un petit guide qui vous garantira de ne pas repartir les mains vides :
1ère consigne : être ivre est un pré requis. Sinon , la machine ne réagit pas
Ne pas mettre plus que la somme minimale , partager l'investissement avec son associé
Avant d'appuyer sur le bouton , parler a la machine dans sa langue natale (ici , l'espagnol ) , la caresser , lui faire des bisous
Pendant que la roue tourne , appuyer sur l'écran de manière aléatoire ( pas besoin que celui-ci soit tactile )
Des que vous avez un gain tout retirer , puis tout remettre dans la machine. Pratiquer cette méthode entre chaque coup. En effet , le bruit de la 50aine de jetons qui sort de la machine va impressionner vos voisins.
Si la machine vous laisse un choix , toujours appuyer a gauche , parce que « la gauche gagne toujours »
Continuer à embrasser la machine
Applaudir la machine
C'est ainsi que nous avons gagné pendant 1 heure sans discontinuer , en retirant toutes les minutes une centaine de pièces de la machine produisant un agréable bruit strident qui a fini par agacer nos voisins les plus patients.

Vous l'avez compris , c'est un véritable braquage qu'a subit le Casino de Goja ce soir la. La bourse pleine , nous sommes partis célébrer cette victoire dans les Nights Clubs les plus « hots » de Goja.
Ajout : aux dernières nouvelles , Alexis aurait plongé dans la spirale du jeu. Après des dettes de plus en plus importantes , il aurait été contraint de vendre ses reins et de se faire insérer de la Cocaine dans l'Anus pour la rapatrier en Europe. Ne le lâchez pas , il a besoin de ses amis.


Alexis après sa victoire

mercredi 3 mars 2010

J'aime pas quand ça goutte le savon!

Quand on change de pays, on change ses habitudes. Les us et coutumes diffèrent, ce qui peut sembler à demi effrayant. Mais une de mes us et coutumes me préoccupait plus que les autres, il s'agit bien évidemment de la bière, la p'tite mousse, le bon demi bien frais, la p'tite soeur! Je rassure immédiatement les parents qui nous lisent, vos enfants ne sont pas un ramassis d'alcooliques décrèpis, errant avec leurs énormes nez rouges ( enfin sauf un, mais ça n'a rien à voir avec l'alcool) dans des pays lointains comme dans l'antique sodome et gomorrhe; mais bon, on est quand même des étudiants, il y a des fondamentaux, des valeurs, je dirais même des piliers de bartages commun à tous qu'on ne peut passer sous silence (même avec une Grimbergen en main).

Tout jovial de poser le pied au Brasil, mes craintes étaient justifiées. La bière (je géneralise du fait que les bières ici sont comme les chats la nuit.) , ressemble affreusement à ...de l'eau!! Mise en garde par un génial scientifique (ben oui il a fait S), dont je tairais le nom mais dont le talent n'a d'égal que la protubérance nasal rappellant celle du narwall commun, des grands dangers du coma hydraulique, je renoncais presque à ce doux breuvage pourtant si grisant qui réveille en chacun des instincts de félins...

Pourquoi mettre de l'eau dans la bière m'interrogeais-je? Si ce fut pour calmer le tempérament fougueux autochtones, il eusse été logique de le faire avec du vin. Le doute fermentait en mon esprit, l'incompréhension me terrassait, je brassais du noir. Gui ne s' est jamais senti ainsi ne peut imaginer alors la pression ressentie.

Un détail pourtant me turlupinait. Comment expliquer qu'une mixture mauvaise pour la santé puisse être ingurgité avec tant de passion par cette peuplade à toute heure du jour et de la nuit (où on trouve des chats aussi). Or, ge suis curieuxet n'aime guère les mystères. Je me suis donc immergé (inhbibé) dans ce pans de la culture brésilienne avec minutie, qui vous passe le bonjour.

Et la, un éclair de génie vint me frapper (eh bien en plus), je découvris l'importance du climat dans la mise en place d'une société et de ses us et coutumes. Ainsi, si la bière semble tant aquatique, ce n'est pas par incompétence mais simplement qu'au vu du climat, rien n'ici n'est plus désaltérant et agréable qu'une bière bem gelada sous la chaleur de l'été brasileiro... Ainsi, ils arrivent à limiter leur consomation évitant la sécheresse et les drames du coma hydraulique. Brillant non? Je ne veux pas me faire mousser mais quand je pense que j'ai trouvé cette théorie un jour où je bullais, je me sens loin d'être blonde.



Le encore plus gros

jeudi 11 février 2010

Carne de voyage


Raconter un long voyage c’est jamais très facile. On a plein de choses dans la tête, plein de gens différents, plein d’images magnifiques, plein d’odeurs associées à plein d’endroits, pas mal de regrets aussi parce qu’on a fait telle chose et pas telle autre. On en a plein la gueule. On plane un peu quoi. Le problème c’est que dès qu’on met des mots, là, pof pof, d’un coup ça paraît fade, sans saveur, sans vie. Non je ne mens pas. J’ai essayé de raconter mes deux mois aux copains de Bogota, et après deux ou trois secondes de réflexion, ça donnait souvent quelque chose comme « non mais tu sais , c’était vraiment sympa, on s’est bien amusé », suivi généralement d’un poli « ah ok, d’accord ». J’en rajoute à peine. D’ailleurs je me demande comment ça sera quand je reviendrai en France après un an chez les bronzés. Tous ceux qui sont revenus disent que ça fait bizarre, qu’on se sent un peu seul, qu’on n’arrive pas à partager ce qu’on a vécu parce qu’on ne trouve pas les mots.

Comment raconter ce voyage alors ? Oui, parce que deux mois de périple, quatre pays visités, un véritable road trip du Pacifique jusqu’à l’Atlantique en passant par les Andes, tout ça pour plus de 180h de bus, vous vous imaginez bien que ma modestie sans limites pourrait difficilement le passer sous silence. En même temps tout raconter, on peut pas trop. Ça fait long, ça fait difficile, ça fait pas bien quoi. Du coup j’ai un peu réfléchi (si si). D’abord je me suis dit « et pourquoi pas faire des tranches de vie, raconter le voyage par les gens que j’ai rencontré ». Pas mal non ? Mais bon, un peu trop classique sans doute, pas assez original pour l’écrivain solitaire et incompris que je suis. C’est dommage d’ailleurs parce que j’aurais pu parler d’Andrea, celle qui nous a volé l’appareil mais qui nous l’a rendu, mais qui avait effacé les photos, mais que finalement on a pu les récupérer. Ou bien des quatre joyeux Français du Bordelais (d’une moyenne d’âge de 55 ans), revenant de 12 jours d’ascension de l’Aconcagua, que l’on a rencontré dans un vignoble près de Mendoza.

Oui mais non. Finalement je me suis dit que le mieux pour raconter le voyage c’était de le faire à partir de ce qu’on aimait vraiment. Et moi j’aime pas les gens c’est connu. Il faut faire la discussion, souvent en espagnol, parfois en portugais. Parce qu’évidemment dans ces pays-là, personne ne fait l’effort d’apprendre le Français, ce serait trop leur demander. Non, trop fatigant, vraiment. Ce que j’aime moi c’est la bouffe. C’est croquer a pleines dents dans un steak saignant. Avec du pinard bien sûr, il ne faut jamais oublier le pinard.

Mon carne (viande) de voyage commence donc à Lima, ville de gastronomie s’il en est. Ici la ripaille foisonne et le porte feuille sourit. Capitale d’un pays immense, on y goutte de tout et tout est bon. Les péruviens aiment la chair bien tendre, les péruviennes elles la préfèrent très saignante ; comprendra qui pourra. Le problème c’est qu’une fois sorti de Lima, la déception est à la hauteur de la surprise initiale. D’une manière générale plus l’endroit était touristique, plus la bouffe était chère et mauvaise. Dans le sud du pays, la meilleure option restait souvent le pollo broaster, morceaux de poulet frits dans l’huile assez proche de ce que sert le KFC en France, ou l’ arroz chaufa, plâtrée de riz accompagnée de divers condiments. À Aguas Calientes, au pied du Machu Pichu, le demi-burger assorti de huit frites (nous les avons comptées) valait à peu près trois fois le prix d’un repas complet à Lima. Sans la taxe évidemment. Plus drôle encore (haha), en haut du Machu Pichu, le sandwich le moins cher (jambon simple) valait 15 euros, ce qui nous a forcé à marcher quelques centaines de mètres pour trouver le restaurant des travailleurs du Machu Pichu, qui nous a offert un, rustique mais bon marché, sandwich à l’œuf au plat. Non vraiment c’était mieux à Lima.

La Bolivie n’est pas aussi réputée que le Pérou pour sa nourriture. À raison d’ailleurs. J’en veux pour exemple que, sur les trois jours (de trop) que nous sommes restés à La Paz, nous avons mangé trois fois dans le fast food local tant c’était, encore une fois, le meilleur choix. Du point de vue gastronomique, je veux dire. À l’exception du silpancho (viande hachée cuite avec un œuf dur, assorti de salade et de riz), rien ne nous a vraiment transporté dans ce pays. L’étudiant en sciences politiques que je suis me met cependant en alerte de ne pas tomber dans l’ethnocentrisme et juger ainsi la gastronomie d’un pays parcouru à la va vite en 10 jours. D’autant que malgré nos mésaventures photographiques, je dois confesser que j’ai rarement eu le ventre aussi rempli (et bien rempli) qu’au cours de notre traversée de 4 jours du salar d’Uyuni. Je pense particulièrement à ce réveillon de Noël arrosé, passé en plein milieu du désert, avec une dizaine d’Argentins et une Lilloise, si une Lilloise.

Il n’empêche que le choc est grand quand on passe la frontière argentine. Tout est différent. Les filles sont belles, il fait chaud, les routes sont goudronnées, les bus sont confortables, on ne comprend rien à ce que disent les gens. Sans parler de la cuisine, presque aussi bien qu’en France. Oui je dis presque parce qu’il manque quand même le fromage et le bon pain. Et les pizzas aussi tiens. De manière assez étrange, malgré l’immigration italienne, c’est impossible de manger une pizza ne serait ce que correcte. Passés ces petits inconvénients que seule une grenouille narcissique aura notés, c’est quand même un régal à tous les étages. La première milanesa (morceau de viande ou de poulet enrobé de chapelure) dégustée a la ville frontière avait déjà relégué les milanesa boliviennes au fin fond des oubliettes de la gastronomie. La suite ne sera que meilleure. Du premier steak partagé avec Manu au club de sport de Goya aux glaces de Salta, en passant par les vins de la région de Mendoza, ou les vrais expressos avalées en terrasse à Buenos Aires ou Cordoba, tout est excellent. Une mention spéciale pour ce restaurant de Mendoza où nous nous sommes rendus à la sympathique invitation des quatre Français qui revenaient de l’Aconcagua. Un vrai paradis pour tout amoureux de la gastronomie. Tout est à volonté. Tout est bon. Les pièces de viande de l’asado sont tellement grandes qu’on ne peut les finir. Les pâtes sont (presque) aussi bonnes que celles que l’on cuisine à la coloc (enfin moins collées en tout cas). Les crèpes flambées sont juste incroyables, assaisonnées de sirop d’érable, quelques morceaux de pommes, une très généreuse lampée de whysky et d’une boule de vanille pour ce fameux chaud / froid qui fait frémir les papilles. Bref, je reviendrai.

En comparaison, le Brésil paraît bien timide. Et cher en plus. Du coup, notre consommation s’est vue relativement limitée. Peu, voir pas, de rodizio (buffet de viande) au menu, ni même de feijoada (riz, haricots, farofa, porc et viande de bœuf), mais plutôt des X-burger (cheeseburger) et misto quente (croque-monsieur) à tous les repas ou presque. Avec une portion de frites toujours, pour ne pas mourir de faim non plus. Et puis le soir, on rechargeait les batteries à l’alcool local, la cachaça (alcool de canne à sucre), atteignant des niveaux de consommation qui après coup nous ont fait un peu peur, et accessoirement causé à Marc quelques coliques en série. Mais qu’importe la gastronomie, le Brésil reste le Brésil. Faute de manger bien, on mangeait le temps et croquait la vie, passant nos après-midi à faire la sieste sur la plage et dire bonjour aux jolies passantes.

Au final, je me rends compte que j’aurais mangé beaucoup de frites et beaucoup bu pendant ce voyage. Ce sont un peu les valeurs sûres quand on arrive dans un pays inconnu. Mais bizarrement, aucun problème d’estomac, des selles parfaites du début à la fin, tout particulièrement en Argentine. Il aura fallu attendre mon retour en Colombie et un alcool indien à la dangereuse composition pour que mon estomac me lâche. En plein milieu d’un entraînement de volley, ce qui n’est pas sympa, ni pour moi, ni pour les coéquipiers d’ailleurs… Voilà ! Amis de la poésie bonsoir, et bon appétit bien sûr !

vendredi 5 février 2010

Hallelujah vous faire foutre!

Tout un chacun connait le profond respect que nous autres menbres de cette coloc , accordons à cette étrange notion qu'est la religion. Eh ben là non. La coupe du sang du christ est pleine!

Evidemment, je ne rejette pas tout en bloc. Le tunning religieux, ça c'est festif. Un tout bel autocollant avec un énorme "Jesus" ou " le secret de ma réussite, Dieu", sans compter les innombrables chapelets, bibles incorporées (en option) et autres délices du même acabit sur tout types de véhicules, des voitures aux camions en passant par les vans (de) Gille. Quand on voit le nombre de mort sur la route, on se demande si il ne serait pas plus judicieux de lire le code...



Tout ça reste bon enfant ( ce qui fait plaisir à nos amis curés qui nous lisent). Il n'y a pas motif à s'alarmer. Il est même possible de tenter des blagues pour voir les réactions. Ainsi avec une fille avec qui j'avais l'habitude d'aller boire le calice jusqu'à mon lit, j'eusse tenter une chtoute blague... j'ai eu par la suite tout le loisir de tendre l'autre. Autres lieux , autres personnes: tentative de boutade sur le fait que Jesus à l'air saoul sur le tableau du salon de la grand-mère, j'ai droit à quelques sourires gênés. Encouragé et ragaillardi par la nonbaffe, je me risque sur le fait que J.C s'incorporait bien au village popole au vu de son accoutrement...Le silence de cathédrale qui s'en est suivi reste à ce jour un souvenir douloureux. Enfin le seigneur me pardonne, je ne sais pas ce que je fais.



Mais ce avec qui je refuse de communier, c'est les évangelistes. Je les aime pas, c'est la goutte d'eau bénite qui fait déborder le vase. Non content d'être chiant, le patron de la principale église évangeliste (qui est aussi le patron de la 2e chaine de tv du Bresil), a extorqué quelques millions à ces fidèles qui pour la plupart sont pauvres...Pour un mec qui dit que les voies de Dieu sont impénétrables, je trouve qui leur a mis bien profond quand même. La seule inspiration divine qu'ils ont, est le nom de leur église avec des noms du genre " eglise universelle du règne de dieu" ou ma préferée " L'eglise quadrangulaire du coeur de la saint marie".



Désolé pour les croyants mais il fallait que je me défoule, Yahvé qu'à pas m'énerver ces cons la!



ST Jean