vendredi 9 avril 2010

C'est le printemps

Ça y est c’est le printemps. En apparence rien n’a changé mais tout est différent. Le printemps. Ça a quand même une autre gueule que l’hiver. Il ne fait pas encore très chaud mais les premiers rayons de soleil se pointent. Surtout, on sait que chaque jour amène quelques centièmes de degré en plus. Et ça change tout. Le sourire revient sur la tête des gens. Les vélos sortent de leur hibernation. Les jupes aussi pour le bonheur de tout le monde. On n’hésite plus à sortir pour rien ou presque, pour aller acheter un journal qu’on ne lit jamais, pour aller sonner chez une amie qui habite à l’autre bout de la ville parce que ça fait longtemps quand même. En France pour le printemps, tout semble plus beau, plus chaud, plus agréable. La vie reprend en somme.


À Bogota, c’est pareil, tout change pour le printemps. Une nouvelle saison. Avec quelques nuances cependant. Les rares rayons de soleil, qui se débattaient avec les nuages tout au long de l’année, en ont marre et se font définitivement la malle. Les nuages, trop heureux d’avoir gagné contre le soleil, se mettent à nous pisser dessus toute la journée, sans répit. Le ciel gronde sa victoire pendant que le brouillard tombe, enfonçant Bogota dans une grisaille encore plus grise que d’habitude. Et les gens font le dos rond, ferment leur visage et pressent le pas, en attendant que ça passe. Seuls les vendeurs ambulants de parapluie semblent heureux quand ils chantent de leur voix narquoise « paraguas, paraguas, a diez ».


Mais bon, il en faut un petit peu plus pour déstabiliser le Bogotanais. C’est tous les ans pareils alors malgré la pluie, le brouillard, le froid, le vent et ben la vie continue. Les klaxonneurs continuent à klaxonner. Les amoureux continuent à s’embrasser.Les vendeurs ambulants continuent à vendre en bullant. Les passants continuent à passer, sans un regard au sans abri qui se les pèle. Les étudiants continuent à étudier. Bien sûr. Les jeunes cadres dynamiques continuent à cadrer, dynamiquement cela va de soi. Et les touristes continuent avec leur turista parce que quel que soit le temps, la bouffe colombienne reste la bouffe colombienne.

Alexis.